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lun. 20/11/2023 La complémentation et la relativisation en martiniquais (créole, Martinique) : une étude de corpus
14h-18h
Marc Bloch
Soutenance de doctorat de : Minella Duzerol

RÉSUMÉ
Cette thèse porte sur la complémentation et la relativisation en martiniquais, une langue créole parlée en Martinique, île française de l’archipel des Petites Antilles. Si ces deux types de mécanisme de subordination ont déjà été brièvement décrits pour le martiniquais, l’originalité de cette étude réside dans le choix d’une perspective typologique d’une part, dans l’utilisation d’un corpus d’autre part.
L’objectif poursuivi est triple. Premièrement, je décris la complémentation et la relativisation à partir de données orales spontanées collectées sur le terrain (environ douze heures d’enregistrements vidéo dont 110 minutes transcrites), de données orales tirées de deux numéros d’une émission télévisée et de données écrites extraites d’un roman. Deuxièmement, il s’agit de rendre compte de la variation, phénomène intrinsèque à toute langue naturelle, dans le cas de la complémentation et de la relativisation en martiniquais ici. Chacune des variantes identifiées est mentionnée et étudiée. De plus, plutôt que d’expliquer la variation en recherchant des similarités avec la principale langue lexificatrice du martiniquais, le français, comme cela a pu être fait dans les précédents travaux, l’analyse questionne l’influence de diverses variables qui concernent la linguistique, la sociolinguistique mais aussi le traitement de l’information. Troisièmement, les critères d’analyse sont établis sur la base des travaux typologiques tout en étant adaptés aux spécificités de la langue créole qu’est le martiniquais. L’analyse ne consiste pas en une comparaison systématique avec le français : les données du martiniquais sont mis en regard de l’ensemble des données disponibles pour les langues du monde.
Les résultats obtenus révèlent l’existence d’une diversité de stratégies de relativisation et de complémentations en martiniquais. Ces résultats montrent l’existence d’un continuum de (non)-finitude pour les complétives et les relatives des bases de données étudiées. Ils montrent également que statistiquement, l’emploi du subordonnant ke, homonyme du subordonnant que français, dans la formation de complétives déclaratives finies est influencé par des besoins discursifs qui concernent le traitement de l’information. Pour les données à l’étude, les variables sociales n'ont pas d’effet statistiquement significatif. Ces résultats encouragent donc à dépasser l’explication simplificatrice d’un calque du français. Enfin, ce travail permet d’actualiser la description de la complémentation et de la relativisation en martiniquais et fournit des données exploitables pour les études translinguistiques.

Mots-clefs : martiniquais, langues créoles, subordination, complétives, relatives, finitude, corpus, variation

JURY
- Françoise ROSE (directrice de thèse)
- Sonia CRISTOFARO
- Nicolas QUINT
- Véronique LACOSTE
- Béatrice JEANNOT-FOURCAUD
- Jean-David BELLONIE


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